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Le travail à distance (première partie)

 Un système ayant des avantages… 
L’homme est, par nature, résistant au changement… Lors du changement, les anciennes habitudes doivent être perdues, de nouvelles doivent être trouvées… bref, les aptitudes cognitives doivent se réorganisées et cela demande des efforts. 
Sans jeter tout de suite le bébé et l’eau du bain, il faut reconnaitre que la FOAD a des avantages et ceux-ci sont nombreux.
Pratique
Il suffit d’une connexion internet et d’un poste informatique pour faire du e-learning. Grâce à une plate-forme, on peut recourir à différents supports d’apprentissage, qui permettent une adaptation à chaque apprenant. Normalement la prise en main des outils est rapide, car élaboré dans ce but. On peut trouver par exemple des questionnaires, des exercices questions réponses… dans lesquels le formés peut identifier s’il a compris ce qu’il vient d’apprendre.

Collaboratif et dynamique
Les plateformes de e-learning proposent des modules facilitant le travail collaboratif, la co-création, les interactions, les échanges via des forums ou des messageries ou chats … Evidemment, les échanges ne sont pas directs mais globalement, les formés peuvent échanger des informations, voir travailler ensembles. De plus, la plupart du temps, l’enregistrement du contenu est possible, chacun peut y revenir si besoin, retravailler sur ce qu’il n’a pas compris. Ce qui permet ainsi à chacun de travailler à un rythme qui est le sien.

Ouvert à tous
Le e-learning est en effet accessible à partir du moment où la personne a accès à un équipement informatique. La FOAD va au-delà des contraintes géographiques, il peut ainsi permettre l’accès au savoir à des personnes qui ont des soucis de proximité aux autres (comme certaines pathologies mentales par exemple). Le coût de la FOAD est moindre et, en tout cas, inférieur à la rémunération d’un formateur voire gratuit (les MOOC). Le tarif est de plus accessible à toutes les entreprises de par ses coûts de production faibles.

Personnalisation, individualisation, et autonomie
Grâce au e-learning, pas de problème d’emploi du temps : le formé se connecte quand il en a envie. La FOAD est souvent utilisée pour sa flexibilité, chacun suivant la formation à son rythme et selon ses disponibilités.
Mais aussi des inconvénients.
Pourtant, il semblerait que le « tout virtuel » ne soit pas la solution à tout… 

L’absence de contacts humains
Et oui, le point fort du e-learning, le virtuel, est aussi son principal point faible : il empêche tout contact humain en face à face. Pour ceux qui travaillent en open space, cela ne pose a priori pas de problème, mais pour les personnes qui sont déjà isolées (télé-travail, petites équipes, travailleurs isolés ou demandeurs d’emploi..), cela peut apparaitre comme un véritable frein, ou une difficulté. Cela peut même accentuer encore plus l’isolement.

Confusion multimédia
Un contenu de formation est souvent construit en plusieurs modules. Or, dans l’accès au multimédia l’apprenant va avoir l’ensemble des modules sur l’ordinateur ce qui peut faire peur notamment à des personnes qui ne sont pas à l’aise avec l’apprentissage. Par ailleurs, imaginons qu’une formation contienne 5 modules si dès le premier module l’apprenant se trouve en difficulté, cela peut être démobilisant pour la personne en apprentissage.

Le contenu
Une fois mis en ligne, le contenu est difficilement adaptable selon le type de public. Il est en effet généralement créé à l’avance. Or en formation, le formateur sait qu’il devra adapter le vocabulaire ou approfondir telle ou telle partie, passer plus ou moins de temps sur tel ou tel exercice en fonction de son public, de ses capacités de compréhension, ses difficultés... Dans l’e-learning, l’ensemble de ces éléments est figé. 

Le leurre du où je veux, quand je veux !
Les financeurs de formation voient souvent dans la FOAD le moyen que les personnes puissent se former quand elles le souhaitent. Par extension cela peut avoir lieu sur des temps creux voire sur des RTT en entreprise. Or, il y a constat important à souligner : ce n’est pas parce que ce mode d’apprentissage permet d’accéder à du contenu très facilement que les apprenants se mettent facilement « au travail ». 

Ainsi, il peut être difficile de dégager du temps pour travailler sur sa formation à son domicile, ou même dans son bureau. C’est pour cela que l’on voit fleurir des sessions de e-learning programmée, sur des créneaux obligatoires, ou bien dans des espaces dédiés. Du coup, alors que le e learning permet de la flexibilité, les modes de mise en œuvre actuelle se rapprochent finalement de formations en présentiel.

Des disciplines non adaptées
Enfin, le e-learning n’est pas une ressource d’apprentissage pour toutes les disciplines. Dit autrement, tout contenu n’est pas accessibles à distance. Ainsi en est-il pour tout ce qui est lié au manuel, aux gestes techniques, aux attitudes… 70 à 80% des connaissances viennent de la pratique, et qui exigent un mixte entre formation à distance et présentielle…. et qui amoindrit, du coup, tous les avantages du e-learning.

 Et les formations d’insertion ?
L’accompagnement collectif et individuel des demandeurs d’emploi nécessite un contact. Si celui-ci est uniquement à distance, cela peut renforcer le sentiment d’isolement qui caractérise souvent ces publics. 

Par ailleurs, certains demandeurs d’emploi ne sont pas équipés au niveau informatique ou n’ont pas les connaissances nécessaires pour utiliser les plateforme virtuelles. 
Enfin, la relation à l’autre, identifier comment raisonne ce qui est dit, faire travailler les personnes ensembles, créer des réseaux d’entraides entre les stagiaires n’est pas possible à distance.

Le rôle du formateur dans ces actions consiste à s’ajuster sans cesse au public, à son état de fatigue, à son état de stress… alors comment réaliser cela à distance ? 

La FOAD permet d’assurer des formations à contenus pré définis, dès que la formation repose pour partie sur un lien relation fort l’ordinateur ne sera pas d’un grand secours. Il pourra même être empêchant et contre-productif en fonction de l’objectif visé.

Odile PAVIET SALOMON
 


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