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L’Accompagnement dans l’insertion ou qui veut aller loin ménage sa monture

L’intégration des demandeurs d’emploi doit se comprendre dans une logique de réalisation du projet de vie, tout en aidant la personne à s’orienter vers l’emploi. Certes le type d’activité professionnelle - désirée, et accessible - peut s’avérer très différent selon les caractéristiques de chaque personne et son niveau d’adéquation aux exigences du marché. En effet, il paraît a priori difficile, pour un demandeur d’emploi qui n’a jamais ou que peu travaillé, de (re)prendre une activité salariée sans passer auparavant par un « sas formation».  
Pour organiser ce trajet, chacun doit pouvoir faire le point lorsque cela est nécessaire, mesurer le chemin parcouru et tracer la route à venir. Et l’ensemble de ces étapes prend du temps.
Si l’insertion consistait simplement à mettre des personnes en recherche face à une sélection limitée de métiers, proposée en fonction de leur histoire, de leur formation antérieure, ou des stages qualifiants existants alors il n’y aurait pas besoin de temps. Il suffirait de regarder les métiers en besoin de main d’œuvre et d’orienter les chômeurs vers ces secteurs. 
Il faut aller plus loin dans ce domaine et aider chacun à reconnaître les compétences qu’il a acquis à travers la pratique de ses diverses activités professionnelles ou non. La possibilité pour les demandeurs d’emploi d’effectuer des choix qui prennent en compte leurs projets, leurs désirs, leurs contraintes et celles de l’environnement, garantit aux entreprises qui les intègrent un personnel motivé, autonome, pour lequel le travail a un sens, et développe leur implication dans le travail. 
Les formations d’insertion s’inscrivent de plus en plus, pour les personnes qui se retrouvent sans emploi comme une « deuxième chance ». Celle-ci est d’ailleurs rendue indispensable par l’actuelle mutation socio-économique. En effet l’entreprise se situe aujourd’hui dans un contexte technologique qui évolue sans cesse. Elle ne peut plus se contenter de « consommer » des compétences, elle doit aussi les produire, favoriser l’acquisition de nouveaux savoirs, savoir-faire et savoir-être par le biais de situations de travail formatrices. La formation doit mieux préparer chacun à s’adapter aux emplois nouveaux, à connaître et à accepter leurs exigences.
D’une façon générale, les formations d’intégration devraient être indissociables de liens plus nombreux, mais aussi plus clairement identifiés, avec l’entreprise. Elles faciliteraient ainsi la prise de conscience par chacun de ses compétences pour qu’il puisse envisager des transferts possibles soit au sein de plusieurs entreprises, soit dans différents types d’emploi. Ainsi pourrait-on rêver de formations d’intégration qui interviendraient à plusieurs niveaux : celui des demandeurs d’emploi certes, mais aussi dans le cadre de l’entreprise, celui du recrutement, en permettant aux personnes de faire le point sur leur projet et sur celui de l’entreprise, de négocier de nouvelles formes de contrats adaptées aux exigences de chacune des parties. Ces formations pourraient également, davantage que ce n’est le cas actuellement, aider les travailleurs à faire face aux changements technologiques ou aux mutations dans l’organisation de l’entreprise. Elles permettraient alors de ne pas écarter du marché de l’emploi, lors des changements en profondeur des processus de production, des personnes dont les qualifications sont obsolètes, en les aidant à développer des compétences transversales pour favoriser leur réemploi, au lieu de se limiter à la mise en place de plans sociaux. Les formations d’intégration pourraient ne pas se limiter à la réinsertion des personnes sans emploi, mais participer à une intégration optimale des salariés dans leur organisation.
Odile PAVIET SALOMON

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