Mise en page du blog

This is a subtitle for your new post

« Comment rédiger un CV efficace auprès des recruteurs : des experts vous livrent des conseils pratiques et des exemples pour vous aider à optimiser votre CV » voilà une des accroches des différents sites spécialisés de recherche d’emploi. Au regard de leur nombre, il semble bien que cette démarche soit essentielle dans la recherche d’emploi mais qu’aucun des sites concernés (qui donnent des conseils plus ou moins pertinents dans leur élaboration) ne pose la question de la pertinence de la démarche.

Pourquoi un CV, une lettre de recherche d’emploi sont des outils de premiers ordres ? Il faut avoir en tête qu’ils sont la première image qu’un recruteur va avoir d’un candidat. Il va donc rechercher des indices lui permettant de se faire une idée (bonne ou mauvaise de la personne). Il y a effectivement des erreurs à éviter dans la rédaction pour autant, l’essentiel de ces outils est de susciter l’intérêt, d’aller plus loin, d’avoir envie de rencontrer le candidat, de s’imaginer travailler avec lui. 

Pour accompagner une personne à réaliser ses outils, il est important, pour le professionnel, de ne pas automatiser sa démarche. On peut, à titre personnel, préférer des formes de lettres, de CV particulières. Pour autant, ce serait une erreur que de stéréotyper sa pratique en réalisant des outils identiques pour tout le monde à la manière d’un formulaire.

Il est donc nécessaire dans l’accompagnement de comprendre les attendus du candidat, de savoir ce que cette personne souhaite faire, ce qui est important pour elle. Pour cela il va falloir entrer dans une démarche d’écoute active centrée sur la demande de la personne.

Ecoute active et recherche d’emploi
L'écoute active est une technique de communication développée par le psychologue américain Carl Rogers. Cette approche se caractérise par la manifestation d’un respect et d’une confiance envers l'interlocuteur, pour qu'il brise ses défenses et s'exprime librement. Pour Rogers, l’écoutant doit mettre en place une attitude mêlée d'authenticité et de compréhension, sans chercher à interpréter et/ou juger.
Savoir écouter repose sur le respect de cinq impératifs :
1. Accueillir l’autre : Savoir l’accepter comme il est pour favoriser la confiance. C'est considérer l'autre comme un individu digne d’intérêt mais sans arrière-pensée, c'est-à-dire sans en attendre un retour.
2. Être centré sur ce que l'autre vit, sur sa situation et essayer de comprendre celle-ci sans pour autant aller dans l’interprétation de ce qu’il dit.
3. S'intéresser à l'autre c’est-à-dire voir le problème du point de vue de l'autre. Il s’agira ici de voir comment résonne la situation pour la personne.
4. Donner à l'autre  l'assurance que l'on respecte sa manière de vivre ou de voir les choses sans empiéter sur son domaine et sans se transformer en apprenti psychologue qui « voit » dans l'inconscient de l'autre.
6. Être un véritable miroir. Il s'agit, non pas d'interpréter mais de se faire l'écho de ce ressent l’autre. 

Les deux attitudes fondamentales de l’écoute active sont la non-directivité et l'empathie
La non-directivité consiste à être centré sur « l’autre » sans influencer son attitude. Ainsi, le professionnel ne doit pas conseiller ni interpréter, mais créer les conditions pour que le la personne règle elle-même son problème. Dans le cadre d’une recherche d’emploi, il ne s’agira pas de dire à une personne comment faire son CV mais de l’aider à le réaliser et ce, quel que soit son niveau.
 
L’empathie c’est une attitude d'acceptation du point  
de vue de l’autre même s’il va à l’encontre du nôtre. Elle laisse à autrui le temps de son expression, la possibilité de dire. L'absence de défenses réciproques permet d'accorder au discours un maximum d'attention, afin qu'il puisse être partagé et compris.

La réalisation des outils TRE peut s’effectuer en 4 temps 
I. Un temps d’écoute  
permettant de comprendre l'interlocuteur ainsi que ses besoins : ce qu’elle cherche comme emploi, le type d’entreprises, la zone géographique de  
recherche…
II. Un temps de la clarification. Il s’agit de se mettre d’accord avec la personne sur son besoin afin d’être sûr que la réponse apportée soit adaptée. Il s’agira aussi dans ce temps de clarification d’apporter de la matière sur les modalités de chaque outil (à quoi sert un CV, une lettre…)
III. Un temps d’investigation. Ce temps permettra de définir plus précisément le contenu de ce que la personne souhaite faire apparaitre sur ses différents outils, ce qui lui paraît important de laisser transparaître d’elle.
 IV. Un temps de retour. Ce temps permettra de s’assurer que vous avez bien répondu aux attentes de la personne. Normalement, à ce stade, la personne sera en capacité de vous dire si les outils que vous l’avez aidé à réaliser correspondent à son profil, à ce qu’elle est et à ce qu’elle veut montrer d’elle à un employeur. 

Les outils de recherche d’emploi doivent correspondre au candidat, ils doivent le refléter. Il n’y a rien de pire lors d’un entretien, d’avoir un candidat dont on a l’impression que son CV a été réalisé par quelqu’un d’autre ; ou d’avoir une pile de CV ayant la même forme, le même déroulé, des compétences issues du Code ROME. 

L’élaboration de ces outils prend du temps. Ce travail doit être l’aboutissement du travail sur le projet professionnel. En effet il ne sera pas possible de réaliser des outils de recherche d’emploi de qualité à un demandeur d’emploi qui ne sait pas ce qu’il veut faire. Avoir cette démarche reviendrait pour un magasin à faire de la publicité en disant « je ne sais pas ce que je peux vous vendre mais venez quand même ».

Odile PAVIET SALOMON

Share by: